Un rêve de verticalité
Category: Livres,Etudes supérieures,Université
Un rêve de verticalité Details
« En résidence au Parc culturel de Rentilly, en 2010, mon projet d'écriture s est rapidement focalisé sur le désir de « répondre » à ce lieu singulier à sa beauté très domestiquée en questionnant le statut de la « nature » dans notre monde contemporain. De quelle nature s'agit-il ? Qu'a-t-elle à nous dire de nous-mêmes, de notre société ?L'idée de « terre-mère » rassurante, enveloppante, qui accompagnait nos ancêtres a sombré en même temps que les grands effondrements du XXème.. En deux ou trois générations, la relation s est inversée : il appartient désormais aux habitants de la terre de soigner leur planète. Souci écologique, obsession du « naturel » répondent-ils à des besoins nouveaux d'hommes « séparés » ? D'humains manquant d'humus ? A l'ère du virtuel, quelles forêts obscures, quels archaïsmes habitent encore nos pensées les plus rationnelles? La figure du philosophe Gaston Bachelard, grand arpenteur de l'imaginaire s'il en fut, s'est imposée. J'ai entrepris de relire la part de son oeuvre consacrée aux éléments. C'est à travers le prisme de sa poétique que je me suis aventurée pour interroger notre relation à la nature et par delà au cosmos. » Encore la neige. Et ce silence plein. On pourrait croire qu'il suffirait de l'ouvrir délicatement, comme un fruit mûr, pour que ruissellent les mots à dire. Mais rien n'est aussi simple.

Reviews
Françoise Ascal rappelle, par le choix de ce titre, que l??homme, avant tout, se tient debout, comme les arbres : pieds enracinés dans le sol et tête vers le ciel. Il peut en concevoir une certaine dignité et même ainsi s??engager à résister. Pourtant ce livre, fait d??espaces, de blancs, de suspensions, ne cherche pas à donner de leçons, ni à affirmer une théorie, juste à ouvrir quelques brèches en accueillant la voix de poètes, artistes, chercheurs d??absolu, qui nous offrent l??espace d??un instant la chance de nous arrêter et de regarder. Le monde actuel se glisse dans le texte, cognant parfois ces tentatives de résistance. L??auteur n??idéalise pas, elle traverse, soucieuse d??aller plus lentement. Questionner Françoise Ascal sur son rêve de verticalité fut à la fois discuter avec l??auteur de ce journal et en écho avec Bachelard dans le reflet de l??aujourd??hui. Je n??attendais rien de définitif, juste quelques éclairages sur ce compagnonnage. Elle a dit son admiration pour un homme qui avait fait le choix de l??optimisme volontaire, et osait de précieuses et avant-gardistes visions écologistes. Elle a expliqué le choix des photographies qui ponctuent l??ouvrage : des arbres dénudés, des cadrages serrés, des écorces en noir et blanc comme autant d??occasions de recentrement, de décapage. De la prose à la poésie, l??écriture est restée ouverte dans sa forme. Mes questions et ses réponses se sont peu à peu entremêlées et il m??a semblé que nous construisions alors une nouvelle lecture.A l??issue de la rencontre, j??ai su qu??il me faudrait revenir aux pages lues, replonger dans les mots avec cette épaisseur nouvelle. Interroger un auteur, c??est oser lui proposer des hypothèses de lecteur, sentir laquelle résonne le plus avec sa recherche initiale. C??est refaire ensemble, dans l??après, un chemin qu??il a fait seul. Il se souvient de certaines étapes de pensée, de renoncements, d??avancées, de doutes. Recueillir ce parcours, c??est avoir envie de retrouver pleinement sa place de lecteur. La lecture est toujours construction supposée au fil des pages : éclairages, pertes, retours en arrière pour vérifier des hypothèses...Ce n??est sans doute pas l??entretien proprement dit qui aidera à pénétrer sous l??écorce, ni au creux des phrases et des silences. Seule la lecture solitaire permet cette expérience et invite à garder le nez au vent, la tête aspirée vers le haut. Mais échanger avec Françoise Ascal, c??est être convié à cela avec tranquillité et finesse.Marcelline ROUX (CULTURE-CHRONIQUE)


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