Cartes postales et autres textes : Précédés d'une conversation de Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud
Category: Livres,Etudes supérieures,Université
Cartes postales et autres textes : Précédés d'une conversation de Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud Details
Précédé d'une conversation de Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud

Reviews
Voici un poète à découvrir ! Exotisme, légèreté, humour, élégance cosmopolite d'un dandy qui pose un regard à la fois blasé et empathique sur l'infinie variété du monde, avec çà et là, la spiritualité discrète du croyant tempérée, peut-être, d'un léger scepticismeQuelques vers pris çà et là :" Atténuez l'élan trop grave du grand lys Mais ces sobres pollens qui chantent le mystère- ? Seigneur, éloignez de moi tous ces calices." "et sonner le midi claustral d'un jour d'automne"L'humour précieux de : "Et tes cheveux-l'ombre dès sa source est tarie !- le linceul de mon rêve où tes yeux porcelainent rayonnent le néant d'un calme de Germaine neige que ne saurait troubler la laiterie"Des photographies ( des clichés ? ) prises au piège de l'éternité :"L'Armand Béhic ( des Messageries Maritimes ) File quatorze noeuds sur l'Océan Indien... Le soleil se couche en des confitures de crimes, Dans cette mer plate comme avec la main""Les bureaux ferment à quatre heures à Calcutta Dans le park du palais s'émeut le tennis ground..."...les railways rampent dans la jungle ensoleillée"je ramène, pieusement ouatée, la fleur de ma mélancolie anglo-saxonne"Poésie d'anciennes cartes postales naïves :"Car il pense encore à cette jolie chilienne Qu'il dut quitter en débarquant à Loango-C'est pourtant vrai qu'elle lui dit :" Paul, je vous aime", A bord de la " Ville de Pernambuco"Instantssavoureux de la vie consulaire De Biskra à La Plata :" Au petit café maure où chantonne le goumbre Monsieur Cahen d'Anvers demande un cahouha" R.S.Hitchens cause à la belle Messaouda Dont les lèvres ont la saveurs du rhât-loukoum..." " On raconte tout bas l'histoire du pauvre homme : Sa vie fut traversée d'un fatal amour Et il prit la funeste manie de l'opium Il occupait alors le poste à Singapoore..."La maladie qui le ronge ( il meurt à 32 ans à Nice ) lui dicte ces vers d'une élégante et ironique mélancolie :"J'aurai un fauteuil roulant "plein d'odeurs légères" Que poussera lentement un valet bien stylé Un soleil doux vernira mes heures dernièresCet hiver, sur la Promenade des Anglais."Dans un étrange poème sur la ville de Nagasaki ( écrit au début du vingtième siècle ) comment ne pas penser au don troublant du poète-voyant qui évoque le cauchemar qui hante la "tête anémiée" du capitaine de marine Kio tsu :"Il entend se déchirer cette nuit japonaise Où comme en son manteau dormait Nagasaki... ...Une hallucination lui fit ouïr la voix sinistre des sirènes... ... Leurs hurlements de Walkyries affolées... ... Les sifflements lugubres des sombres traversées...-- Voilà ce qu'entend dans sa folle douleur Le capitaine du port de Nagasaki..."Enfin les amateurs de technique poétique seront sensibles à la déconstruction de l'alexandrin avec ses césures improbables. C'est l'époque où une évolution comparable se développe dans la musique, française en particulier; Mais ceci est une autre histoire.Un vrai poète dont la mort précoce nous prive peut-être d'un poète sans doute plus grand


Komentar
Posting Komentar